Jour 1.

Je m'étais dit que je me laissais le droit d'être amoureuse de ce garçon que je ne pouvais pas avoir, à condition que je n'en pleure jamais. Je viens d'éclater en sanglot à cause d'une phrase maudite qu'il a prononcé au téléphone. Lui, mon meilleur ami, mon double, mon frère de coeur.

J'aurais tout fait pour ne pas tomber amoureuse, parce que je ne veux pas, ne peux pas être avec lui. Parce que ce n'est pas le genre de garçon qu'il me faut. Qu'il me rendrait malheureuse. Mais quand même, j'ai trop laissé mon esprit rêver, et aujourd'hui je pleure comme je n'ai plus pleuré pour un garçon depuis des années.

Mais peut-être que ces larmes signifient qu'enfin j'accepte cette idée horrible d'être tombée amoureuse de lui. Peut-être est-ce là, enfin, le premier jour de ma rémission. Après des mois d'amour refoulé. J'accepte, j'admets. 

A partir d'aujourd'hui, il m'est donc interdit :
- de rêvasser, de m'imaginer une potentielle vie future avec lui
- de croire aux balivernes qu'il pourrait tenter de me faire croire
- de me retrouver seule avec lui
- d'accepter qu'il me prenne dans ses bras
- de lui écrire systématiquement.
- etc...

Jour 1. Ma rémission. Je veux être à nouveau heureuse. Et je le serais.